Après ma 1ere participation en 2008 et le passage de la ligne dans une "relative" fraîcheur, j'ai abordé sereinement l'édition 2009. Un seul objectif : la Diaonale des fous. Une préparation mesurée, sans excès, très régulière et au final sans bobos.
Jeudi 21 : le matin, montée de stress énorme en préparant mes sacs. Arrivé l'après midi à St Pierre, je dors 2h; à 18h30 : Repas patates douces / pâtes / fruits / patates douces. En quittant St Pierre, la pluie se met à tomber .. et à St Philippe ce sont des trombes d'eau qui nous accueillent ! Aïe...
Au pointage, je vois Julie, Marc, et Stephane. Ce dernier m'équipe d'un émetteur GPS mais apparemment ça n'a pas marché - dommage ...ça doit faire dans les 300 grammes quand même !!!.
Il y a une grande tente sur le stade cet année, et nous pouvons nous abriter. Nous attendons impatiemment le départ. Il y a parfois des accalmies, mais c'est globalement peu engageant (fortes pluies). Je suis enroulé dans un sac poubelle ! Heureusement, Laurent qui est à l'assistance au volcan m'annonce qu'il fait grand beau là-haut...
Vendredi 22 Minuit : départ sous la pluie. Impossible d'éviter l'eau sur la route. Non, je ne parle pas de flaques... il s'agit là carrément de 10 à 15 cm d'eau, souvent sur la moitié de la route ! Quand nous passons au dessus des nuages 1h30 après, et que l'on aperçoit un ciel entièrement étoilé, c'est la soulagement ! Je cours pratiquement tout le temps jusqu'au départ du sentier de Basse Vallée. Durant l'ascension du volcan, je dois faire un stop pour changer de lampe. J'avais mis des piles rechargeables ... quelle idée ! A Foc foc je jette un oeil du côté du volcan, histoire de m'assurer qu'il n'est pas entré en éruption dans la nuit. Ouf ! et non ! je n'ai rien raté ! ... J'atteint le
pointage du volcan en 6h02, soit 15 minutes de mieux que l'an passé. Je mets des chaussettes sèches, quelle bonheur !
La traversée de la plaine des Sables et toute la descente vers Mare à Boue sous le soleil matinal est un vrai plaisir. La vue porte loin sur la Plaine des Cafres et au loin le Piton des Neiges. Je trottine jusqu'à la Route nationale ou j'ai un pincement au coeur; L'an passé, ma famille était là, avec des banderoles ! Je récupère en marchant tranquillement jusqu'au pointage de
Mare à Boue (8h51), accompagné d'un policier, qui a également sa propre assistance. Mes collègues de la Dde sont là et je bénéficie d'un massage rapide et efficace !
En repartant, je trouve Stephane Hoareau du Club Déniv. On marche un peu ensemble. Mais il relance sur chaque portion de "faux plat" et je ne peux le suivre. D'ailleurs, il arrivera 147eme (respect!)
Dans cette montée je vais connaître mes premiers passages à vide. Je dois m'arrêter par 3 fois pour m'alimenter et reprendre mon souffle. Tout va mieux dans la descente (tout en souplesse!) et j'arrive à
Cilaos à 14h00, exactement comme je l'avais envisagé !
Je m'arrête dans le gîte de la Dde où je me change, je prend une douche, et un repas chaud. 1h30 d'arrêt en tout. C'est beaucoup m'a-t-on reproché, mais je pense que je suis gagnant sur la distance... Allez chiche, la prochaine fois je serais plus rapide ! Cet arrêt me permet d'observer que j'ai une grosse ampoule, que je ne sentais pas. Du coup, je ma l'a fait soigner par le podologue
(sans attendre que celà me gène en plein Mafate); encore 1/2 h d'arrêt ! Mais
je repars de Cilaos à 16h00 bien requinqué !
Comme je suis en forme, je tiens un bon rythme. En plus je veux profiter du jour pour aller le plus loin possible ! Ce qui fait que j'arrive à la route ("pied du Taibit") en 1h35. Mais je vais le payer dans la montée du col du Taibit, ou j'ai des palpitations cardiaques, et quelque difficulté à m'alimenter. A mi-hauteur, je dois même m'arrêter quelques minutes pour calmer la machine... Puis le col, enfin ! Décidément, ça va beaucoup mieux dans la descente ! Je cours, de nuit, jusqu'à
Marla (19h57) ou un bon poulet grillé m'attend ! Je mange avec appétit car je vais bien et j'ai décidé d'aller jusqu'à Roche Plate et si possible jusqu'à Aurère. On dit que le passage à Mafate est décisif. Tant mieux, car c'est à partir de là que je vais me faire le plus plaisir !
J'avais décidé lors des reconnaissances que je m'arrêterai à la Plaine aux sables. Aussi, lorsque j'ai vu un campement et un feu, je m'en suis approché. Les campeurs qui attendaient un membre de leur famille, après l'effet de surprise, m'ont invité à m'allonger près du feu. J'ai sommeillé 15 minutes puis suit reparti. Pour l'anecdote, les campeurs ont suivi ma course sur internet, et ils m'ont reconnu lors de la remise des prix le Dimanche ! Sympa ! Arrivée à
3 Roches à à 22h26. J'y apprend l'arrivée à Saint Denis du 1er Grand Raideur, Julien Chorier ....
Je m'engage sur la montée de Roche Plate que je passe très bien. Nous arrivons à
Roche Plate à 00h12. Je m'alimente bien, et je discute un peu avec Gael de déniv' (chargé du ravitaillement). Je repars avec un groupe, des métros qui comptaient sur moi pour les guider pour la traversée de la rivière à Roche Ancrée. Le problème, c'est qu'ils descendent comme des malades ce chemin très cassant aux marches d'une hauteur démesurée ! Je suis prudent, et préfère descendre à mon rythme. La route est encore longue...
Est-ce l'heure avancée ou la fatigue, ou les 2, mais je vois des trucs bizarres ... d'abord des danseuses en tutu, puis des pantins géants animés par du vent que produirait les groupes électogènes installés en bas à la rivière précédant la montée de Roche Ancrée... C'est la fête !
La "mur" de Roche ancrée me fera retrouver mes esprits. Je monte seul pour monter à mon rythme et bien écouter mon corps, dans ce qui est pour moi la dernière épreuve avant l'arrivée à St Denis. J'atteint
Grand Place à 3h 24. Je mange encore de la soupe, puis vais m'allonger. je me donne une 1/2 H environ. Malgré la polaire sèche, je dors par terre et le froid me réveille 20 minutes plus tard. Pas la peine d'insister.
Quand les premières lueurs précédant le levé de soleil font leur apparition, c'est magique. Mais c'est aussi le moment ou il fait le plus froid, et le temps est très humide. Difficile car je n'ai pas de vêtements secs...Je marche beaucoup. J'ai hate d'être à Dos D'ane.
Arrivée à
Aurère à 7h08 où je m'arrête peu. Je fais la descente jusqu'à Deux Bras en bavardant. ça passe vite.
A Deux-Bras, je m'étais juré de ne pas m'arrêter aussi longtemps qu'en 2008 (1H30!). Le temps de prendre de l'eau, de manger un morceau et c'est reparti (15min). C'est de bonne augure... je réalise que je serai à ST Denis avant la nuit !
Montée jusqu'au stade de Dos d'Ane en 2h30. Décidément, c'est pas mon fort la montée sur ce grand raid... C'est pas rapide mais je ne soufre pas. Je "gère" ... le meilleur est à venir !
L'an passé ma chérie, ma famille et les copains étaient là. c'est important ... Je suis seul cette fois... Arrivée au
Stade de Dos d'Ane à 11h35. Je peux enfin me sécher les pieds et me changer. Tout va mieux... A partir de là, je suis bien physiquement et mentalement. Je vais mettre le turbo et passer les "petites" montées avec une facilité que j'aurai aimé avoir avant ! Puis j'enchaîne toute les descentes en courant. Un peu plus haut que la station météo du Colorado, François un copain est venu à ma rencontre, et m'accompagne jusqu'à l'arrivée. Sous la station météo, le premier semi raideur, Thierry Techer nous double. Je l'encourage et essaie de m'accrocher... Je lache prise après le pointage. Descente en 45 minutes et je passe
l'arrivée en 40h15 min. Il est
16h15 et je suis 412 eme!!! Je suis heureux, c'est mieux que ce que l'espèrais (43h environ). J'ai amélioré de 8h par rapport à l'an passé !
Merci à MarieT, ma famille, mes amis à l'arrivée et Déniv
L'année prochaine, ce sera repos !
Sujet: En progrès ! mon Grand Raid 2009 
Jeu 29 Oct - 2:47
