La tactique a failli marché... Après un an de pratique et 8 courses terminées, l'heure était venue de tenter un coup. Jusque là, mon objectif était d'arriver sans bobo, et finalement je me rends compte que je n'ai jamais vraiment craché mes tripes sur une course. Je décide donc d'une tactique très simple vu le profil de la course : partir comme un tambour (bon ok un tambourin vu mon niveau) puis essayer de m'accrocher et de tenir.
Le départ est donné, je pars en fond de peloton comme d'hab, mais d'entrée je double, je double, et je re-double, passant plein de gars dont je suis sûr qu'ils seront devant à l'arrivée (et ils le furent).
On attaque la montée dans la savane après un peu de plat, je passe en mode alterné : marche rapide et relance dès que je peux, je suis tout le temps à la limite, penché en avant en balançant les bras, soufflant comme une locomotive usagée, ne m'arrête à aucun ravito... Je vois bien que mes comparses du jour ne sont pas les mêmes que d'habitude, plus affûtés les bougs, mais ça tient... Le balisage kilométrique à rebours aide le mental : 12, 11, 10.... puis 5, 4, 3 kilomètres, toujours en vie, je galope comme jamais !
Seule inquiétude : je sais que le dénivelé total est de 1300 m et à 3 bornes de la délivrance on en a fait que 1000... Me revient alors en tête une phrase entendue le matin au départ : "le mur de la fin est sympa" !
Et quel mur : pas de marche, terrain glissant, un gros pourcentage, ça y est, je cale, les jambes veulent plus rien savoir, je suis envahi de lactique dans tous mes muscles
J'essaie de m'accrocher, je suis sur les bases de 2 h, me retourne, aperçois des silhouettes en guère meilleur état que moi dans cette portion mais malgré tout ils me fondent dessus. Obligé de me garer quelques secondes pour récupérer, je vois la mort dans l'âme des cohortes de 5 à 10 gars me passer, avec toujours un petit mot d'encouragement pour me dire qu'on y est, qu'on touche au but.
Le panneau du dernier kilomètre, on débouche dans une forêt de cryptomérias au profil moins agressif, je marche au ralenti mais le pire arrive : des crampes simultanées derrière les deux cuisses, obligé de m'étirer mais malgré ça je finis les jambes raides, en boîtant, le calvaire total...
Finalement je termine en 2h25 environ (classement ???) et j'ai perdu 30 places au moins dans la dernière demi-heure...
Merci aux supporters de choc, Viviane, Pascal et Michael, pour leur soutien, ça donne des ailes (bon ok des ailettes pour moi).